Oradour-sur-Glane : avant le massacre
Oradour-sur-Glane était alors une petite bourgade limousine active et
ordinaire, avec ses commerces, cafés-hôtels, boutiquiers et artisans.
Elle vit principalement de l'agriculture
jusqu'à la crise du secteur, qui fait se dépeupler lentement les
campagnes. Il ne reste en effet plus que deux exploitations agricoles en
1944 sur la commune.
Au début du XXe siècle, le village se modernise avec notamment l'arrivée de l'électricité et d'une ligne de Tramways des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne, qui la relie à Limoges, distante d'une vingtaine de kilomètres au sud-est. Le recensement de 1936 fait état d'une population de 1 574 âmes. Outre tous ses commerces, Oradour possède une harmonie municipale, une société de pêche et trois écoles.
La guerre en 1940 mobilisera 168 hommes de la commune dont 113 rentreront au village dès l'armistice.
Malgré la proximité immédiate de groupes de résistants et l'accueil de réfugiés lorrains expulsés de Charly-Oradour,
un village mosellan nommé ainsi après la guerre en hommage aux
victimes, dont 39 venaient de ce petit village, l'endroit fut
relativement épargné par la guerre jusqu'au massacre. La population,
comme dans la plus grande partie de la France, après avoir adhéré aux
idées et à la personne du Maréchal Pétain, émit des critiques de plus en plus virulentes à l'égard de la politique collaborationniste, attendant fermement une victoire des Alliés.