Oradour-sur-Glane : Procès et réactions
Après huit années d'attente le procès de 21 soldats — sur les 64 identifiés — ayant participé au massacre d'Oradour a lieu en janvier-février 1953 devant le tribunal militaire de Bordeaux. Adolf Diekmann, le commandant SS responsable, ne sera pas jugé car il est mort sur le front de Normandie ; il est enterré au cimetière normand de la Cambe. Le 12 février 1953, le tribunal prononce les peines suivantes après délibérations :
- le sergent allemand Lenz, le plus gradé du détachement, est condamné à mort ;
- un autre militaire allemand qui a pu prouver son absence à Oradour le 10 juin est relaxé ;
- quatre autres militaires allemands sont condamnés à des peines de travaux forcés de dix à douze ans ;
- le seul Alsacien volontaire du groupe est condamné à mort ;
- neuf Alsaciens incorporés de force sont condamnés à des peines de travaux forcés de cinq à douze ans ;
- les quatre autres Alsaciens incorporés de force sont condamnés à des peines de prison de cinq à huit ans.
La loi d'amnistie votée dès le 19 février 1953 accentue ce sentiment
d'outrage. La riposte d'Oradour est immédiate et se manifeste par :
- la demande pour qu'on lui rende le site commémoratif ;
- la décision de l'association nationale des familles des martyrs d'Oradour-sur-Glane de renvoyer la croix de guerre décernée à Oradour en 1947, ainsi que la Légion d'honneur décernée à l'association en 1949 ;
- le refus de transférer les cendres des martyrs dans la crypte construite par l'État ;
- le refus de la présence de représentants de l'État aux cérémonies commémoratives (l'exception étant la visite du Général de Gaulle en 1962) ;
- l'inscription sur une plaque à l'entrée des ruines des noms des députés qui avaient voté l'amnistie.